VENDREDI 17 AVRIL 2009 à 20H ☞ La ville dans tous ses états. 4 courts métrages
« L’AMOUR EXISTE »,
de Maurice Pialat
Documentaire – 1961 – 19′
Scénario : Maurice Pialat – Photo : Gilbert Sarthre – Musique : Georges Delerue – Montage : Kenout Peltier – Commentaire dit par : Jean-Loup Reynold – Production : Les Films de la Pléiade
Courbevoie, Suresnes, Saint-Denis, Vincennes, Pantin, canal de l’Ourcq… Errance « au pays des paysages pauvres », dans la banlieue parisienne de la fin des années 1950. Sur une musique de Georges Delerue qui colle à l’ennui, ce « principal agent d’érosion » des banlieues, Maurice Pialat mène une charge nerveuse (image et commentaire) contre les politiques d’urbanisation intensive, les conditions de vie ouvrière et la déculturation.
Le premier film de Maurice Pialat est un documentaire sur la banlieue parisienne, sur des paysages sinistrés par un urbanisme qui porte encore les stigmates de la guerre. Personnage principal du film, elle remplace l’acteur, pivot de son art cinématographique auquel il accordera ensuite l’essentiel de son attention. (…) Pialat est déjà en train de filmer sa propre vie, nue. Jamais l’accès au centre, à la place réservée, ne semble possible, toujours de cette périphérie surgit la colère. Le cinéma de Pialat vient tout entier de cette protestation écorchée qui se heurte à une dure réalité. Des années que le temps passe, ciselé par les trajets nécessaires de vies dérobées, les illusions de chacun, les ruptures et les souvenirs seront les points de ralliement à ce cinéma dont la marche obstinée ne cesse de marteler le visible pour lancer son cri naturaliste d’une voix étouffée.
– Hugo Bélit, in Une encyclopédie du court métrage français, éd. Côté Court-Yellow Now, 2004
« UNDER CONSTRUCTION »,
de Zhenchen Liu
2007 – 10’
Scénario : Zhenchen Liu – Image : Zhenchen Liu – Son : Pierre-Laurent Cassiere – Montage image : Zhenchen Liu – Montage son : Zhenchen Liu / Christian Cartier – Mixage : Christian Cartier – Musique : Christian Cartier – Accompagnement artistique : Daniel Danis – Production : Le Fresnoy.
Pour suivre la planification actuelle du gouvernement et des promoteurs immobiliers de Shangaï, chaque année, presque 100 000 familles sont obligées de déménager, parce que leur maison est détruite. Composé de photos animées avec des vidéos documentaires, “Under construction” propose un plan-séquence à travers la destruction d’un quartier de Shangaï…
« DEDALE »,
de Luc et Gisèle Meichler
Documentaire – 1994 – 18’
Texte de H.A. Baatsch, dit par Ph. Sergeant – Musique de B. Wisson – Production LGM avec le concours des Ministère de la Culture et de la Francophonie – Direction Régionale des Affaires Culturelles de l’Ile de France – Secrétariat Général du Groupe Central des Villes Nouvelles – Etablissement Public d’Aménagement de la Ville Nouvelle de Cergy-Pontoise – Femis © LGM
Manifeste contre l’architecture des dalles
Dans le cadre de la Session 93 des Ateliers d’Eté de Cergy : “ Le Dessus et le Dessous des Dalles”, l’artiste Piotr Kowalski a réuni autour de lui les écrivains et philosophes Jean-Christophe Bailly et Henri-Alexis Baatsch et les cinéastes Gisèle et Luc Meichler .
Séparation des fonctions et circulations dans l’architecture et l’urbanisme : DES DALLES. Parcours ironique, méthodique et critique de ces lieux : DEDALE. Le cinéma est critique de la réalité. Lorsque cette réalité est déjà, idéologiquement, mise en scène, une fonction du cinéma est de démettre cette scène pour retrouver sa réalité.
La solution tient dans une zone nouvelle, ou celle oubliée, enfouie, de la complexité qu’avec les dieux, l’utopie et l’étonnement de l’aube l’Occident a purgée. Complexité post-quantique, planétaire, foisonnante et toute païenne, une “gaya scienza” qu’il y a urgence extrême à mettre en route: il n’y a qu’à regarder autour pour voir avec effroi de quels dégâts notre pensée unidimensionnelle est responsable à l’échelle du globe. Je parle donc d’une politique de la pensée à construire, à construire avant toute chose.” Piotr KOWALSKI « La poésie comme point de vue est le principe stylistique de nos films. c’est ce qui nous permet de passer du territoire réel au territoire imaginaire, sans en perdre aucun. La poésie est évocatrice. Nous ne sommes pas dans ce qu’on appelle la narration, ni dans la fiction. Puiser dans le réel d’un poinbt de vue poétique permet de fabriquer des œuvres dont la finalité n’est ni distractive ni didactique, mais dont la portée peutr frôler quelque chose qui tient de la nature musicale ou picturale… C’est le chemin sur lequel nous trouvons nos images et nos mots.
– Gisèle Rapp-Meichler, in Bref n°84, sept.oct. 2008
L’œuvre exigeante, altière, généreuse des Meichler invente des formes poétiques savantes, chaque fois uniques, qui juxtaposent et hybrident essais pamphlétaires et poèmes visuels. Le chantier principal des Meichler concerne le site, le lieu,sous la triple égide de la psychogéographie situationniste, de l’espace du dehor selon Maurice Blanchot et de la « déterrioralisation » deleuzienne. Un site est un découpage culturel dans le tissu du monde, les films travaillent à en restituer la complexité.(…) Six films des Meichler dialoguent avec les recherches du scientifique, architecte et plasticien Piotr Kowalski, pionnier des arts technologiques, et notamment de l’interactivité.
– Nicole Brenez, in Bref n°84, sept.oct. 2008
“L’ONDEE »,
de David Coquard-Dassault
Animation – 2008 – 7’40
Technique : Crayon et pierre noire sur papier. Animation traditionnelle assistée par ordinateur – Scénario : David Coquard-Dassault – Animation : Antoine Lanciaux, Julien Bisaro, Kamal Ait-Mihoub, Eloic Gimenez, David Coquard-Dassault – Graphisme/Décors : David Coquard-Dassault – Compositing : Benjamin Bourreau – Montage : Hervé Guichard – Musique : Christophe Héral – Son Christophe Héral – Co-production Folimage/ONF/NFB. Avec la participation de France 3 Région Rhône-Alpes, Procirep/Angoa
Ce film s’apparente à un naufrage, le naufrage d’une ville qui, dressée sous les assauts répétés de la pluie, voit ses habitants sombrer en son sein. Une poésie urbaine composée principalement de plans fixes et frontaux, conçue comme un minuscule opéra.
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles