JEUDI 28 JANVIER 2010 à 20H ☞ « Algérie, Tours détours », d’Oriane Brun-Moschetti et Leïla Morouche avec René Vautier
« Algérie, Tours détours »,
d’Oriane Brun-Moschetti et Leïla Morouche
Film documentaire – 2007 – 114′
« Nous partons en Algérie en compagnie de René Vautier, cinéaste militant, considéré là-bas comme le papa du cinéma algérien. Témoin de la guerre, de la naissance et de l’âge d’or du cinéma dans ce pays, il nous permet de replonger dans l’histoire pour mieux comprendre la situation actuelle du pays sur le plan du cinéma. Son regard se conjugue à ceux de différents professionnels du cinéma, d’hier et d’aujourd’hui, et de divers spectateurs. Nous re-créons le dispositif de projections itinérantes des ciné-pops, qu’il a mis en place au lendemain de l’indépendance, dans des villes qui l’ont particulièrement marqué. Avec un ciné-bus, nous allons sillonner le pays pour projeter des films sur la guerre d’Algérie et discuter avec les spectateurs. S’en suivent des discussions animées avec les publics, abordant la situation politique, l’histoire, la jeunesse ou la condition de la femme.
Découvrir avec René Vautier l’Algérie d’aujourd’hui, c’est à la fois renouer avec un passé dont il fut un témoin crucial et s’interroger sur l’actualité. Dans chaque ville et pour chaque projection, nous filmons la mise en place, le déroulement et les débats, souvent animés, avec les spectateurs. D’une façon générale, nous sommes avec René les animateurs de ces débats. Mais l’étonnante spontanéité du public, animé d’un désir de parole libre, nous dépasse quelquefois. Tant mieux : c’est à eux que nous voulons donner la parole. l’idée de transmission et de dialogue se trouve au cœur de notre projet. A partir d’une réflexion sur l’histoire et la mémoire, nous voulons parler du présent et de l’avenir avec les Algériens et tenter de construire une passerelle entre hier et aujourd’hui. Pour reprendre les mots de Vautier, notre intention est de faire du « cinémavec » : cinéma avec les personnes et non pas sur elles.
Il s’agit d’un premier long-métrage tourné dans un contexte particulier, celui d’une Algérie qui sort de dix années de terreur, et qui voit peu à peu renaître ses institutions culturelles. »
De cette évocation du passé, et en particulier de ce que fut le cinéma à cette époque – une arme importante, un instrument de mémoire et un art à son apogée dans les années 70 – nous constatons amèrement la situation difficile dans laquelle il se débat aujourd’hui. Nous partons à la rencontre de personnes et de structures qui font face à cette situation et de nombreux acteurs de la profession en témoignent. À ces témoignages viennent s’ajouter des séquences qui prennent la forme d’enquête. Le film est en quelque sorte tissé de différentes unités séquentielles qui se répondent, s’interrogent, se complètent. Différentes zones géographiques traversent le film, nous rendons ainsi compte des spécificités de chaque région. Notre documentaire permet de dresser différents portraits de gens combatifs et actifs et d’établir des passerelles d’une région à l’autre.
Actuellement, le rôle et les actes de la France dans l’histoire de la (dé)colonisation créent une polémique ; la mémoire de la guerre d’Algérie reste douloureuse et fragmentaire. À l’heure où l’on s’interroge sur le passé colonial de la France, notre film se propose de fouiller la mémoire d’un pays qui fut pendant cent trente ans un département français. Nous avons tenté de montrer les traces de cette Histoire et les cicatrices qui subsistent encore, notamment dans le domaine du cinéma. Surtout, nous avons voulu donner la parole aux Algériens, qu’on n’entend pas ou trop peu.
Pour en savoir plus http://www.algerietoursdetours.com/
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles