VENDREDI 14 MAI à 20H ☞ Récits du Liban avec deux courts métrages
« After shave » (Beyrouth après-rasage),
de Hany Tamba
Fiction – France – 2004 – 35 mm – 27 min.
Abou Milad est un vieux barbier ambulant qui a perdu son salon durant la guerre civile libanaise ; il gagne aujourd’hui sa vie en pratiquant son métier dans les cafés populaires de Beyrouth. Un jour, il est convoqué par un homme qui vit reclus dans une grande demeure bourgeoise.
Réalisation : Hany Tamba – Scénario : Hany Tamba – Image : Emmanuel Soyer – Montage : Chantal Hymans – Musique : Khaled Mouzannar – Décors : Marcelle Massoud – Son : Chadi Roukoz – Vendeur : Bizibi Productions – Interprétation : Fadi Raidy – Interprétation : Julia Kassar – Interprétation : Mahmoud Mabsout – Interprétation : Rafic Ali Ahmad – Production : Bizibi Productions – Contact : Bizibi Productions
Pour en savoir plus : interview de Hany Tamba
« La route du nord »,
de Carlos Chahine
Fiction – France – 2008 – 35 mm – 25 min.
Karim, la quarantaine, vit en France depuis sa jeune adolescence. Pour la première fois depuis ces années-là, il retourne au Liban pour transférer la dépouille de son père, mort pendant la guerre, de Beyrouth à son village natal.
« Conduire la dépouille du père sur la terre de ses ancêtres, c’est aussi pour un fils tenter de retrouver une paix intérieure et de se réconcilier avec un passé, l’espace de quelques jours d’un temps suspendu. Le sujet n’est pas nouveau et Carlos Chahine parvient pourtant, à travers une première réalisation nourrie d’éléments autobiographiques, à l’envisager sur un mode original et sobrement émouvant. D’abord, ce père disparu est mort vingt ans auparavant, tué pendant une guerre, et en guise de corps ses restes exhumés tiennent dans une urne. Le trajet effectué depuis Beyrouth vers le nord du Liban est donc pour Karim celui d’une maturité enfin concernée par ses racines, une fois la quarantaine sonnée. Et l’écriture laisse deviner, sans insistance, ce possible background narratif d’un Français d’origine libanaise, exilé à l’adolescence et vivant jusque-là sans s’embarrasser de questions identitaires.
De nombreux cinéastes liés à la même double culture (Hany Tamba, Danielle Arbid, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, etc.) se sont emparés ces dernières années de tels motifs de quêtes hantées par le spectre des guerres successives. Carlos Chahine montre au gré d’une narration paisible et lumineuse que le Liban d’aujourd’hui a peu à voir avec celui de l’enfance de son personnage (et la sienne) – que fige à la fin du voyage une photo remise par une villageoise ayant connu sa famille –, comme avec l’image de désolation que l’Occident s’en fait trop hâtivement. Une admirable séquence de boîte de nuit illustre le choc du protagoniste : alors que son crâne dégarni s’agite sur la piste parmi une foule de jeunes branchés qui n’étaient pas nés à son départ, un toit pivotant joue astucieusement un rôle révélateur dans la mise en scène, lui montrant Beyrouth tel qu’il est devenu.
Comme tout personnage engagé dans un tel chamboulement intérieur, Karim est dans un permanent “entre deux”: entre deux pays, deux époques, deux sentiments… La météo elle-même passe du soleil du littoral au brouillard des reliefs, tout au bout de la route du Nord où le cimetière local attend les reliques du défunt. Le film oscille ainsi d’une nuance à l’autre, ménageant plusieurs instants de grâce, comme le chemin parcouru en compagnie d’un couple de touristes français, parenthèse enchantée et (car ?) éphémère. »
Christophe Chauville – Bref Magazine
Réalisation : Carlos Chahine – Scénario : Carlos Chahine – Image : Jacques Bouquin – Montage : Gladys Joujou – Décors : Marina Speir – Son : Chadi Roukoz – Son : Rana Eid – Son : Florent Lavallée – Interprétation : Carlos Chahine – Interprétation : Mathieu Marie – Interprétation : Camille Figueréo – Interprétation : Fadi Abi Samra – Interprétation : Abla Khoury – Interprétation : Rami Kodeih – Production : 13 Productions
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles