JEUDI 17 SEPTEMBRE 2010 à 20H ☞ « ZERO DE CONDUITE », de Jean Vigo
« ZERO DE CONDUITE »,
de Jean Vigo
Fiction – France – 1933 – 41 minutes
C’est la rentrée des classes dans un collège de province. Chahuts au dortoir, punitions traditionnelles, récréations, études houleuses… Trois pensionnaires préparent une révolte sous l’oeil complice d’un surveillant. Le prétexte : l’un des élèves qui a répondu trop vertement aux avances équivoques de son professeur de sciences naturelles est réprimandé par le Supérieur. Le complot est réalisé le soir même : les révoltés ligotent le surveillant sur son lit, et bombardent les autorités en pleine liesse, avant de s’enfuir par les toits.
Avec : Louis Lefèbvre , Gérard de Bédarieux , Constantin Kelber , Gilbert Pruchon , Du Verron , Robert Le Flon , Jean Dasté.
Réalisé dans des conditions artisanales ce film qui devait d’abord s’intituler Les Cancres est un appel à la révolte contre le monde des adultes et l’éducation bourgeoise, ce qui lui valut d’être interdit à sa sortie en 1933. Interdiction qui fut maintenue jusqu’en 1945, limitant la diffusion du film aux séances de ciné-clubs. Jean Vigo offre là un film féroce et poétique qui est devenu un classique. « C’est tellement ma vie de gosse que j’ai hâte de faire autre chose » confia-t-il après le tournage.
Zéro de conduite fut critiqué par le pouvoir. Les protestations furent nombreuses, notamment celle des Pères de famille organisés. Pour eux, le film faisait l’éloge de l’indiscipline et constituait une atteinte au prestige du corps enseignant. Après une projection unique, le film est interdit par la censure et les cinéphiles devront attendre 1945 pour le voir. Vigo avait pris le parti des enfants représentant l’imagination et la création contre les adultes, bourgeois hypocrites et méchants. Ce film n’est cependant pas manichéen car les enfants ne sont pas tous des saints : ils peuvent être eux aussi sournois et pervers. Zéro de conduite a une profonde sensibilité libertaire. Face aux entraves à la liberté et au bonheur, la révolte est nécessaire. Jean Vigo représente les tenants du pouvoir que sont l’Etat, l’Eglise et l’armée sous la forme de marionnettes qu’il faut abattre dans un grand jeu de massacre.
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles