JEUDI 24 FÉVRIER 2011 à 19H30 ☞ « Les Arrivants », de Claudine Bories et Patrice Chagnard
« Les Arrivants »,
de Claudine Bories et Patrice Chagnard
France – 2010 – 1 h 53′
Comment répondre à ce flot débordant de détresses et de besoins ? Le film raconte ce face à face tendu et explosif, émouvant et drôle, où chacun défend son rôle.
« Les deux documentaristes ont planté leur caméra durant quatre mois dans les locaux de la Cafda, plateforme d’accueil parisienne financée par l’Etat et survivant avec les faibles moyens du bord.Patiemment, les cinéastes enregistrent le quotidien du centre. Dépourvu de commentaires, le film dévoile une scénographie 100% réelle où règnent l’absurde, l’urgence, le dénuement et un gigantesque bordel.Progressivement, certains « personnages » deviennent familiers, côté « arrivants » comme « accueillants ». Zahra, une jeune femme érythréenne, enceinte, qui semble ne pas comprendre un mot de ce qu’on lui raconte. Un couple au bout du rouleau, plongé dans une situation inextricable. Un autre qui ignorait qu’il débarquait en France.Derrière les bureaux, Caroline, une jeune femme qui masque son malaise derrière l’intransigeance administrative. Une de ses collègues, plus âgée, dont la patience résiste tant mal que bien à l’afflux ininterrompu de nouvelles demandes et aux limites financières. Ces dernières sont parfois si contraignantes qu’obtenir un ticket de métro relève de l’exploit.Le film reste au plus près de ses protagonistes. De leurs énervements, faiblesses, peurs et impuissances. Il met en scène une dramaturgie et un vrai suspense qui échappent à la spectacularisation, en l’occurrence hors sujet.
Les cinéastes, loin de toute posture militante, montrent une réalité complexe (et parfois terriblement cocasse) qui, soulignent-ils dans leur note d’intention, n’est « soluble ni dans l’administration, ni dans la bonne volonté ». »
Rue 89
« Il faut voir Les Arrivants pour comprendre la complexité d’un sujet sur lequel le gouvernement entretient une confusion entre sans-papiers et demandeurs d’asile, et sur lequel la gauche, longtemps pétrie de bien-pensance et d’oeillères compassionnelles, flotte aujourd’hui sans boussole. Pour comprendre le fonctionnement des procédures, saisir les règlements européens et les conventions mises en place dans l’espace Shengen (un « arrivant » n’est censé obtenir l’asile que dans le premier pays de « l’espace » où il a débarqué et laissé ses empreintes).
Il faut le voir pour observer le monde, celui d’ailleurs, celui d’ici, celui de Caroline qui avoue envoyer ses réfugiés dans des « hôtels pas top de chez top », leur reproche d’être en retard au rendez-vous, les houspille et craque, impuissante. Ou celui de Zahra, musulmane battue en prison, enfuie sur le canot à moteur d’un passeur qui a chaviré avec vingt-sept congénères. C’est un film politique, social, humanitaire, du point de vue des affamés et de leurs hôtes potentiels. Un film humain. » Jean-Luc Douin – Le Monde
critiques : Didier Péron pour Libération
Critique et entretien avec les réalisateurs : Chronicart
Revue de presse et entretien : Education sans frontières
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles