LUNDI 4 JUIN 2012 à 19H30 ☞ « TOUS AU LARZAC », de Christian Rouaud
« TOUS AU LARZAC »,
de Christian Rouaud
France- 2011 – 118′
Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d’une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l’Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres. Un combat déterminé et joyeux, mais parfois aussi éprouvant et périlleux.
Tout commence en 1971, lorsque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, déclare que le camp militaire du Larzac doit s’étendre. Radicale, la colère se répand comme une trainée de poudre, les paysans se mobilisent et signent un serment: jamais ils ne cèderont leurs terres. Dans le face à face quotidien avec l’armée et les forces de l’ordre, ils déploieront des trésors d’imagination pour faire entendre leur voix. Bientôt des centaines de comités Larzac naitront dans toute la France…
Dix ans de résistance, d’intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire. Plus que jamais le Larzac est vivant !
Avec : Léon Maille, Pierre et Christiane Burguière, Marizette Tarlier, Michel Courtin, José Bové, Christian Roqueirol, Pierre Bonnefous, Michel Vincent
Extraits du dossier de presse – note d’intention du réalisateur
« Je voulais que Tous au Larzac soit un film gai, et, malgré les enjeux dramatiques, un film léger. D’abord parce que la lutte est souvent réjouissante, c’est particulièrement vrai pour celle du Larzac, dont certains épisodes font irrésistiblement penser à Guignol et Gnafron rossant le gendarme. Nombreux sont d’ailleurs les protagonistes qui avouent le plaisir qu’ils y ont pris. Mais surtout parce qu’ils en font le récit avec beaucoup de truculence et d’humour. Ils ont par rapport à ces “grands évènements” un recul, une distance ironique qui les empêcherait de se prendre pour des héros s’ils en avaient le penchant. Et ce savoureux accent aveyronnais qui les faisait acclamer dans les meetings ajoute un petit air d’espièglerie aux plus sérieuses considérations stratégiques. »
« Ce film est une donc une invitation à porter un regard neuf sur les années 70, qui ont vu toute une génération tenter de mettre en pratique les rêves de mai en prolongeant une insurrection qui leur avait laissé le goût amer de l’inachevé. Je voudrais que cette histoire, on puisse s’en nourrir pour regarder notre monde, ici et maintenant. Ce qui a caractérisé les luttes de cette période, n’est pas, comme on l’a dit parfois, le dogmatisme gauchiste, mais au contraire une incroyable liberté d’invention et de ton, une fierté, une insolence, une imagination sans bornes. Cette capacité à inventer des moyens inédits de se défendre collectivement nous fascine car elle semble faire défaut aujourd’hui, ou tout au moins souffrir sous le boisseau des structures mentales anciennes, des modes médiatiques, de la résignation et du découragement aussi. Dans cette mesure, le Larzac nous parle de nous aujourd’hui. Il y a dans cette histoire matière à rêver d’une société où il est possible de dire non à l’inacceptable, où il est possible d’imaginer ensemble, où l’individu trouve sa place dans une communauté vivante qui ne fait pas de lui un simple exécutant de décisions prises forcément au-dessus de lui.
Il ne s’agit pas là de proposer un modèle, l’histoire ne repasse pas les plats. Rien n’est transposable, le monde va si vite. Quant aux “modèles” qu’on a prétendu nous faire suivre naguère, ils ont fait faillite, quand ils ne se sont pas terminés en bain de sang. Il s’agit modestement, à travers le récit d’une lutte longue et terrible, de laisser monter en nous la petite musique de la connivence, de vibrer avec les acteurs, de craindre avec eux, de rire avec eux, de s’immiscer dans l’intimité d’un groupe qui invente. Ils l’ont fait, c’est donc possible ? S’il y a une actualité du Larzac, c’est là qu’elle se trouve à mes yeux. Dans ce que cette histoire peut remuer en nous, dans la force subversive dont elle est porteuse. À chacun d’en faire, ou non, son miel. »
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles