A VOIR EN SALLE ! : Le sommeil d’or, de Davy Chou
Le cinéma cambodgien, né en 1960, a vu son irrésistible ascension stoppée brutalement en 1975 par l’arrivée au pouvoir des Khmers Rouges. La plupart des films ont disparu, les acteurs ont été tués et les salles de cinéma été transformées en restaurants ou karaokés. Le sommeil d’or filme la parole de quelques survivants et tente de réveiller l’esprit de ce cinéma oublié.
« Une jeune réalisateur parvient à faire revivre par la parole et la mémoire le cinéma cambodgien détruit par le régime des Khmers rouges. Emotion intense. » Les Inrocks
« Parmi les nombreux moments d’intense émotion, voire de franche drôlerie, offerts par ce film, le dialogue récurrent de deux cinéphiles portant la mémoire de tout le cinéma cambodgien est à souligner. Ces grands enfants désormais orphelins n’aimant rien tant que se poser des colles, l’un finit par sécher lamentablement. Voyant qu’il se décompose à l’idée d’avoir manqué un film, l’autre le prend en pitié et lui donne la clé : « C’est à la fin de ce film que Phoung Phaly se transforme en araignée. » Sourire de soulagement, joie ineffable, ordre du monde rétabli : mais oui, bien sûr. » Jacques Mandelbaum pour Le Monde
« Reste alors l’émotion lorsque nous voyons finalement apparaître quelques images de ces films perdus. Elles sont projetées sur un mur de brique, à l’intérieur de l’ancien cinéma. Belle idée de mise en scène : il n’y a pas de projecteur mais simplement la lumière du soleil, et le mur en guise d’écran laisse flotter l’idée que le cinéma est antérieur ou postérieur à tout matériel de projection. Le cinéma est là, des images existent, sur film ou en mémoire. Le Sommeil d’or donne alors au Cambodge une revanche sur les khmers rouges. Le dernier travelling semble répondre à celui, venu plus tôt dans le film et daté de 1978, montrant un Phnom Penh dévasté. Mais les cambodgiens sont toujours là, bougent, se reposent, échangent. Les khmers qui ont réussi à brûler les bobines n’ont rien pu faire contre le soleil. Et même ceux qui vont au cinéma pour oublier se souviennent de ce qu’ils ont vu. » Romain Lefebvre pour Débordements