JEUDI 29 NOVEMBRE 2012 à 19 h 45 ▶ 24 City, de Jia Zhang-ke
24 City,
de Jia Zhang-ke
Chine – 2008 – 1h47′ – projection en 35 mm
Chengdu, aujourd’hui. L’usine 420 et sa cité ouvrière modèle disparaissent pour laisser place à un complexe d’appartements de luxe : « 24 City ». Huit personnages issus de trois générations différentes en sont les témoins.
La première génération a connu la première usine et le déménagement à Chengdu en 1958 : c’est le vieil ouvrier et son apprenti, le secrétaire du parti, la fille de cette mère qui ne revit qu’une fois ses parents et la mère qui perdit son enfant lors du déménagement. La seconde génération est représentée par Petite fleur qui a fait sa vie de femme à l’usine. La troisième génération, ce sont les enfants élevés dans l’usine et qui vont en partir : l’adjoint du responsable de l’usine, le présentateur TV et Su Na.
» Officiellement, c’est donc un documentaire de création sur la Chine en plein bouleversement. A l’arrivée, ce sont de vraies rencontres et l’émotion d’apercevoir des lignes de vie tout entières. » Télérama
Petite revue de presse pour en savoir (beaucoup) plus :
Critikat.com – Ciné-club de Caen – Les Inrocks
Interview de Jia Zhang-ke pour LCI
Vous traitez avec votre cinéma la Chine comme un historien, un documentaliste et un archéologue et en même temps, vous vous montrez particulièrement critique. Etait-ce votre ambition dans 24 City ?
En effet, j’ai donné plus de place dans ce film à l’étude historique. Cependant, dans ce même contexte historique, j’ai voulu tout autant laisser un espace plus conséquent au traitement du présent et du réel. Comme je le fais depuis The World. En effet, avant, mes films avaient toujours une dimension fictionnelle. Ainsi, depuis The World, il y a toujours eu des éléments réels dans mes films, souvent des décors (le parc de miniatures, le barrage des Trois Gorges, les travaux sur les toits de la ville…) qui jouent tous un rôle dans le film. De surcroît, ce qui m’intéresse également, c’est de trouver une véritable interactivité entre mon cinéma et cette réalité, par la souplesse que peut offrir le numérique. Ainsi, je considère mes films comme des documents que l’on pourra utiliser des années plus tard pour voir, comprendre et réétudier cette période particulière de l’Histoire de Chine. Ce qui m’intéresse donc, c’est justement de saisir ce qui se trouve à la frontière du documentaire et de la fiction, entre l’actualité et mes histoires.
Y a-t-il une ambition critique et politique qui soit consciente dans votre cinéma ?
En tant que Chinois, nous vivons au quotidien la politique. Par exemple, le développement économique de la Chine n’est pas un développement naturel, il est lié à une volonté politique de donner un essor surréel et surnaturel à notre économie. De fait, on ne peut pas dire en tant que Chinois, que l’on peut s’échapper de ce contexte politique omniprésent. Cependant, ce qui m’intéresse et me préoccupe, c’est de voir et saisir comment les individus vivent ces changements, ces modifications et ce climat si politique. Ainsi, au travers d’histoires singulières, j’essaie de voir le prix que chacun doit payer pour ces transformations forcées et de là, effectivement, on peut percevoir une volonté politique.
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles