JEUDI 26 SEPTEMBRE 2013 à 20 H ▶ Le bonheur… terre promise, de Laurent Hasse
Le bonheur… terre promise
de Laurent Hasse
France – 2012 – 1h34
Projection suivie d’un débat avec le réalisateur.
L’idée de départ est simple, elle consiste à effectuer une traversée de la France, seul et à pied, avec pour tout bagage une caméra.
Laurent Hasse n’avait rien prévu, rien anticipé. Il est parti un matin d’hiver, seul, à pied, pour traverser le pays du Sud au Nord. Juste être dans l’errance, rompre avec les attaches et les habitudes et porter un regard neuf sur le territoire et le quotidien de ses habitants. Il s’en remettait au hasard pour faire des rencontres et ne poursuivait qu’un seul but : le Bonheur.
Embarquement immédiat pour un road-movie pédestre en quête de plénitude.
« Il ne faut pas s’y tromper ; le centre de gravité du film, c’est-à-dire sa matière, ce n’est pas le « bonheur » mais la « terre ». Non la terre promise mais la terre donnée, et qu’on ne voit plus, et qu’il faut montrer. Cette matière, c’est le corps de la France, dans ce qu’il a de presque immuable et dans ce qu’il a de changeant. Corbières, Loire, plaines du Nord ; taillis, bosquets et murs de pierre ; biches, chiens, chevaux soufflants ; architectures vieilles et nouvelles ; moines, soldats et boulangers ; solitaires, marginaux, immigrés ; une langue et ses accents. Une matière visuelle, sonore et spirituelle qu’un bon coup d’œil et une petite caméra permettent de saisir à condition de s’éloigner des grands axes de communication.
Saisir ? Il faudrait plutôt dire éprouver, pour faire droit à ce film singulier. Le paysage ou le feu de bois sont récompenses du corps fourbu, la plaine est morne, la ville est laide, quand le cœur n’y est pas. Si le thème du film est le bonheur et sa matière la France – une France – son objet est plutôt la résonance de ceux-ci dans la subjectivité du réalisateur. Il arrive que l’on pense à Rousseau et à ses rêveries, mais le terme est un peu fort : il est plus difficile à la caméra qu’à la plume de dire le vague à l’âme et la marche, guidée par une boussole et bornée par un terme n’est pas flânerie. Le Bonheur… Terre promise est un journal de voyage et une méditation. «
Matthieu Amat – Critikat
En savoir plus : dossier pédagogique et genèse du film
Extrait : « Mon film contient sa part d’autobiographie car c’est un évènement intime et personnel (l’accident et ses conséquences) qui fut le déclencheur. Mais, je ne voudrais en tirer aucune généralité pour le genre documentaire dans son ensemble.Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que tout film documentaire contient dans sa forme et son traitement une grande part de subjectivité de son auteur. C’est ce qui fait son intérêt, le point de vue. C’est ce qui le différencie du reportage journalistique, à la prétendue objectivité aussi vaine qu’illusoire.
Je pense également que tout cinéaste documentariste fait des films pour mieux comprendre le monde dans lequel il vit et donc aussi la place qu’il se donne ou se cherche dans ce monde. Il est donc logique qu’il y ait dans chaque film documentaire, un peu de son auteur et donc un peu d’autobiographie. » Laurent Hasse
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles