VENDREDI 12 SEPTEMBRE 2014 à 20h ▶ Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini
Rome, ville ouverte
de Roberto Rossellini
Italie – 1945– 97 minutes
Palme d’or Cannes 1946
avec Aldo Fabrizi, Anna Magnani, Marcello Pagliero
Rome, hiver 1944. Un ingénieur communiste, Giorgio Manfredi, tente d’échapper aux Allemands qui occupent la ville. Il se réfugie chez un ami dont la fiancée, Pina, le met en contact avec le curé de la paroisse Don Pietro. Mais la maîtresse de Manfredi va tous les dénoncer aux Allemands.
Témoignage brut et sans concession de la résistance du peuple romain face à l’occupant allemand, Rome, ville ouverte est animé d’un indiscutable souci d’authenticité. S’inspirant de faits réels, tourné à chaud dans un style documentaire débarassé des oripeaux mélodramatiques traditionnels, ce film est considéré comme l’acte de naissance du courant « néo-réaliste », ouvrant la voie à un des courants majeurs du cinéma mondial d’après-guerre.
Rossellini réalisa ce film deux mois après la libération de Rome, sur un scénario qu’avec son ami Amidei il avait écrit au rythme même des événements qui précédèrent cette libération. Tourné avec très peu d’argent, Rome, ville ouverte n’est pas un film documentaire romancé mais, si l’on peut dire, des « actualités immédiatement reconstituées ». On y voit la ville et ses habitants saisis en même temps par une caméra en liberté et dans un récit qui ne cesse de bifurquer. D’où le sentiment inoubliable de vérité produit par le film, sentiment si nouveau qu’en Italie il effraiera aussi bien le public que la critique. C’est de France que viendront la consécration et la perception des chemins qu’il ouvrait au cinéma. Rome, ville ouverte peut en effet être considéré comme l’acte de naissance du cinéma « moderne », acte qui tient compte de ce que l’expérience de la guerre changeait nécessairement dans la façon de regarder et de raconter. En montrant deux personnages types de la Résistance italienne, le communiste et le prêtre, Rossellini est fidèle à la réalité mais chez lui, ces personnages, loin d’être des emblèmes, sont des êtres humains qui, malgré leurs convictions, se surprennent eux-mêmes et sont surpris par l’histoire. De même, la grande Anna Magnani, dans un rôle de femme du peuple, prouve qu’il est possible de rompre pratiquement avec le cinéma infantile des stars et de pénétrer plus franchement dans le monde adulte. Rossellini, avec très peu de moyens techniques, invente les quelques gestes (suivre les personnages, ne pas les juger, capter les temps « morts ») que tous les cinéastes modernes referont après lui.
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles