MARDI 2 JUIN 2015 à 19 h 30 ▶ Au bord du monde, de Claus Drexel
Au bord du monde
de Claus Drexel
France – 2013 – 98′
La nuit tombe. Le Paris « carte postale » s’efface doucement pour céder la place à ceux qui l’habitent : Jeni, Wenceslas, Christine, Pascal et les autres. A travers treize figures centrales, Au bord du monde dresse le portrait, ou plutôt photographie ses protagonistes dans un Paris déjà éteint, obscurci, imposant rapidement le contraste saisissant entre cadre scintillant et ombres qui déambulent dans ce théâtre à ciel ouvert.
Projection- débat proposée et animée par Marlène Coillet dans le cadre de son service civique, en présence de Claus Drexel.
« Dans le cadre d’un Service Civique, Marlène, volontaire à l’association Unis Cité monte son propre projet social et solidaire.Le but de ce projet : déconstruire les préjugés à l’égard des personnes sans-abri. Elle réalise ainsi des projections suivies d’échanges sur cette thématique. »
Sur le site officiel du film, vous trouverez la note d’intention et une interview de Claus Drexel.
Critiques
[…] » Ce film met en lumière le présent de quelques uns de milliers de gens qui vivent dans les rues de Paris. Claus Drexel en a rencontré beaucoup, pour finalement se centrer sur treize personnes. Onze hommes et deux femmes dont les habitats de fortunes vont de la bouche d’aération à la maison en dur bricolée sous un pont, en passant par diverses cabanes, tentes, campements de fortune sur les quais de Seine.
Les lieux où il les filme sont splendides, surtout la nuit, quand les éclairages publics répandent leur lumière dorée et que le réalisateur allume sa caméra. C’est la ville lumière, tout en sculptures et en dorures, le Louvre, l’île Saint Louis, l’Arc de Triomphe, la Grande Bibliothèque, le Jardin des Plantes… Claus Drexel filme un Paris vide, déserté par tous sauf par ses SDF, qui reprennent enfin leurs droits. En leur donnant les clés de la ville, il leur rend leur visibilité.
La parole de ces hommes et de ces femmes se déploie dans le silence, glisse sur les parois des monuments, recouvre de sa gravité la splendeur de la cité endormie. Le dispositif magnifie ces personnages ; la qualité d’écoute du cinéaste exalte leur singularité : la passion de celui-ci pour la presse, le tranchant de son analyse politique ; l’humilité bravache de celui-là, migrant qui s’estime heureux d’être arrivé en France, mais qui flanche quand des policiers veulent le déloger de son coin, où il ne gênait personne… Le registre de la conversation instaure un rapport d’égalité presque amical entre le filmeur et les filmés. Aucun ne se plaint. L’humour vient naturellement ; la colère aussi. Sous le charme, le spectateur ne peut détourner le regard, et n’en a nulle envie. Le temps du film, ces SDF ont quitté l’état de spectre. Ils sont devenus ses frères. » Le Monde
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles