VENDREDI 15 JANVIER 2016 à 20 h ▶ Le Fleuve, de Jean Renoir
Le Fleuve
de Jean Renoir
Etats-Unis – 1951 – 1h 39′
« Le Fleuve qui semble être un de mes films les plus apprêtés, est en réalité le plus proche de la nature. S’il n’y avait une histoire basée sur des forces immuables, l’enfance, l’amour, la mort, ce serait un documentaire. » Jean Renoir
Dans la région de Calcutta, au Bengale, une famille d’expatriés britanniques vit sur les bords du fleuve sacré où le père dirige une presse à jute. Sa fille aînée, Harriet, une jeune adolescente romantique, partage ses loisirs avec Valerie, la fille unique d’un riche propriétaire. Toutes deux sont amies avec leur voisine Melanie, née de père anglais et de mère indienne. Un jour d’automne arrive le capitaine John. Les trois jeunes filles ne tardent pas à tomber amoureuses de cet étranger…
Extrait de l’analyse et critique parue dans DVDClassik
« Dans la filmographie de Jean Renoir, Le Fleuve marque d’une pierre blanche l’entrée du cinéaste sur le territoire de la couleur. Artiste mûr, Renoir a digéré depuis longtemps l’héritage paternel et peut désormais marcher sur les traces d’un père qui fut l’un des plus grands « coloristes » de l’histoire de l’art. Le film est donc tourné en Technicolor, procédé en vogue à Hollywood. Le cinéaste demande à son neveu, Claude, de le seconder afin de découvrir et maîtriser cette nouvelle technique. Le cinéaste lui adjoint un cadreur indien et envoie les deux hommes aux Etats-Unis en stage chez Technicolor.
La difficulté du tournage réside dans le fait qu’aucun développement couleur n’étant possible sur le lieu du tournage, les rushes sont en noir et blanc. La couleur ne prend forme que tardivement après les prises de vues dans la succursale Technicolor de Londres. Toutefois, Jean Renoir fait entièrement confiance à Claude avec lequel il avait déjà collaboré sur Une partie de campagne (1936) et ne le regrette pas : dès les premiers tirages couleur à Londres, il reçoit un télex élogieux du laboratoire (« Responsables Technicolor considèrent photographie The River comme la meilleure jamais vue sur écran »). Et en effet, le résultat est tout simplement merveilleux. Les couleurs de l’Inde explosent sur l’écran et sont mises en forme avec une harmonie qui touche à la perfection. On se prend alors à croire au génie de Jean et Claude, tous deux auteurs d’une telle réussite dès leur première tentative et sans le moindre rush couleur !
Outre les scènes dialoguées parfaitement cadrées et colorées, c’est surtout lors des digressions documentaires que Renoir s’approche le plus de l’art de son père. Ainsi, les images filmées lors de la fête de Diwali, celles de la manufacture de jute ou encore ces fameux plans langoureux sur les escaliers qui bordent le fleuve dégagent une force picturale inouïe. »
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles