JEUDI 26 AVRIL 2018 à 20 h▶ En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui
En attendant les hirondelles,
de Karim Moussaoui
France, Allemagne, Algérie, Qatar – 2016 – 1h 53′
Aujourd’hui, en Algérie, trois histoires, trois générations.
Mourad, un promoteur immobilier, divorcé, sent que tout lui échappe.
Aïcha, une jeune fille, est tiraillée entre son désir pour Djalil et un autre destin promis.
Dahman, un neurologue, est soudainement rattrapé par son passé, à la veille de son mariage.
Dans les remous de ces vies bousculées qui mettent chacun face à des choix décisifs, passé et présent se télescopent pour raconter l’Algérie contemporaine.
« Sorte de road-movie choral, le film démarre à Alger pour partir ensuite vers l’intérieur désertique du pays et s’immiscer jusqu’au cœur d’un bidonville dans la dernière partie. De plus, il s’autorise plusieurs belles échappées digressives en marge de son récit principal, notamment dans le deuxième segment, de loin le plus singulier et ouvert. Particulièrement détonante, l’une de ces échappées prend la forme d’une flamboyante scène de comédie musicale en plein milieu du désert. Plus discrète, une autre nous entraîne aux côtés d’un paysan et de son fils dont on peut croire alors qu’ils deviennent les principaux protagonistes du récit en cours avant que le film revienne se focaliser sur Aïcha et Djalil.
Lors de ces échappées ou à d’autres moments du film, par exemple avec la femme revenue du passé dans la dernière partie, Karim Moussaoui suggère que tous les personnages ont une même importance à ses yeux, ce qui témoigne d’une vision du monde foncièrement humaniste. Si la jeunesse, incarnant l’éternel printemps (auquel le titre du film fait écho), le stimule et l’inspire plus particulièrement, il accorde autant de valeur à chaque personnage. Aucun n’apparaît vraiment secondaire, chacun est susceptible à tout instant de prendre le premier rôle et/ou de réactiver la fiction. Dès lors, il ne peut y avoir de point vraiment final : déplacé vers un nouveau personnage juste avant le générique de fin, le récit peut se prolonger dans l’imaginaire du spectateur et le film s’interrompt (ou se suspend) plus qu’il ne s’achève. » Jérôme Provençal
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles