JEUDI 28 JUIN 2018 à 20 h ▶ Les glaneurs et la glaneuse, d’Agnès Varda
Les glaneurs et la glaneuse
d’Agnès Varda
France – 2000 – 82′
Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et des glaneuses, récupéreurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant.
« Les glaneurs et la glaneuse nous démontre au fond quelle est la démarche de Varda : à partir de ce qui existe (elle n’invente rien), elle nous amène à constater qu’il y a toujours un angle de vue plus intéressant qu’il n’y semble. Du Réel à la poésie et de la poésie à une certaine forme de sur-réalité, ce monde visible enfin traversé et pénétré par la force et la vitalité de cet autre univers dissimulé derrière et au delà, Agnès Varda est comme une conductrice pleine de curiosité et de couleurs. Elle nous permet d’effectuer nous aussi ce nécessaire et grand voyage. »
Benjamin Génissel – Le Blog documentaire
« Donner la parole à ceux qui, par nécessité ou par choix, vivent en marge de notre société de consommation et d’abondance, tel est le projet que s’est fixé Agnès Varda, la réalisatrice du documentaire Les Glaneurs et la Glaneuse. Elle porte sur ces marginaux que nous refusons de voir un regard tantôt empathique, tantôt malicieux. Un regard fraternel, toujours.
Un peu partout en France, dans les champs comme dans les villes, Agnès Varda a rencontré glaneurs, grappilleurs et autres fouilleurs de poubelles, et les a filmés à l’aide de sa caméra numérique, légère et discrète. Qu’ils soient indigents, exclus malmenés par la vie, militants de la décroissance ou glaneurs du dimanche, tous ont en commun de ramasser ce que les autres jettent, laissent, abandonnent. Il en résulte une sorte de « road-documentary » drôle, tendre et profond qui en dit long sur notre société : une société où l’on jette les pommes de terre en forme de cœur et qui exclut les gens cabossés.
Alors qu’Agnès Varda en espérait un succès d’estime, Les Glaneurs et la Glaneuse a fait le tour du monde et reçu de nombreux prix. Longtemps après la sortie du film, elle continuait à recevoir chez elle, de la part de spectateurs conquis, des lettres, des collages, des petites trouvailles… En filmant avec respect ceux qui vivent des restes des autres, en interrogeant des gestes simples comme jeter et ramasser, la cinéaste semble avoir touché quelque chose d’universel, un questionnement qui taraude toutes les sociétés industrialisées : qu’en est-il de la fraternité – celle de notre devise républicaine – lorsque certains doivent fouiller les poubelles pour se nourrir de ce que d’autres ont jeté ?
Varda a donc pris sa petite caméra numérique et s’est lancée dans un « documentaire-routard-en-voiture ». Poussée par le hasard des rencontres, elle a interrogé des dizaines de glaneurs, le mot devenant ainsi un terme générique recouvrant de multiples nuances. Il y a ceux qui glanent dans les champs après la récolte, ceux qui grappillent dans les vergers ou les vignes, ceux qui récupèrent les encombrants, ceux qui fouillent les poubelles… et celle qui attrape au vol des images. »
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles