JEUDI 10 NOVEMBRE 2011 à 19H30 ☞ « Inconnu présumé français », de Philippe Rostan
« Inconnu présumé français »,
de Philippe Rostan
France – 2009 – 90′
Jacques, Maurice, René, Noëlle et Jeanne sont nés pendant la guerre d’Indochine d’une mère Vietnamienne et d’un père Français souvent inconnu. Ils ont obtenu la nationalité française quand le conflit s’est intensifié. Leurs mères, devant la difficulté à les élever dans une société qui les rejetait, les ont confiés dès leur plus jeune âge à la FOEFI, une association philanthropique dont le but est de les assimiler à la société française. Après la guerre, en 1954, ils ont été rapatriés en France dans un pays qu’ils ne connaissaient pas et placés dans des orphelinats.
Cinquante ans après, ces hommes et femmes racontent leurs histoires douloureuses. Leurs mots et leurs souvenirs sont ceux de milliers d’enfants qui ont vécu avec au fond d’eux des zones d’ombre et des questions sans réponse.
À travers leurs histoires, nous suivons également l’évolution des lois qui ont régi la politique coloniale vis-à-vis de cette population de deuxième zone et la citoyenneté française.
« C’est toute une histoire qu’on lit dans leurs traits. Une vie entre l’Asie et l’Europe – et une enfance entre deux rives, dont la seule évocation leur donne les larmes aux yeux. Ces Eurasiens sont nés pendant la guerre d’Indochine d’une mère vietnamienne et d’un père « inconnu, présumé français » – un soldat dont ils possèdent au mieux une photo. Philippe Rostan, le réalisateur, raconte sa propre histoire en les filmant. Et retrace avec une grande sensibilité leur destin collectif.
Considérés comme des parias au Vietnam (un peu comme les « enfants de Boches » à Paris), ces jeunes ont été rapatriés en France, très vite, via une institution (la FOEFI), traversant une épreuve ambiguë, un déracinement vécu à la fois comme une chance et un arrachement. Tous évoquent ces scènes d’adieu, sur le port de Saigon, avec une mère qu’ils ne reverront plus jamais, parlent de leur arrivée à Marseille, de cette camaraderie qui les a aidés à tenir le coup dans les foyers et les orphelinats. Ils forment un petit clan, aujourd’hui, autour de cette « identité » qu’ils ont mis des années à comprendre, à aimer. Il y a deux ans, Philippe Rostan avait réalisé un film très attachant sur un village d’Auvergne où vivent de nombreux rapatriés d’Indochine (Le Petit Vietnam). Cette fois, il « dézoome » et s’attaque à la grande histoire, celle d’un exil intime, douloureux, restitué avec toujours autant de tact. » Erwan Desplanques – Télérama
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles