MARDI 7 AVRIL 2009 à 19H30 ☞ « De jour comme de nuit », de Renaud Victor
« De jour comme de nuit »,
de Renaud Victor
Documentaire – France – 1991 – 2×52′
Conception : Renaud Victor. Réalisation : Renaud Victor. Production : Vidéo 13 production, Bruno Muel production. Participation : FR3 Méditerranée.
Les Baumettes, Marseille 1991. La prison, telle une “caisse de résonance”, amplifie les problèmes de société : entrer ou sortir, être dedans ou dehors, les ressemblances priment les différences. De son immersion dans ce monde carcéral, Renaud Victor rapporte un film sur les hommes enserrés dans les murs. Ils parlent de ce dont ils ont envie de parler, avec dignité, émotion et humour…
La nécessité d’instaurer un climat de confiance, tant avec les détenus qu’avec les surveillants, a conduit le réalisateur à partager, durant un mois, leur vie en prison. C’est cette longue approche qui permet sans doute aux uns et aux autres de dépasser le stade du simple témoignage inhérent à l’univers carcéral et de révéler, à travers le miroir déformant qu’est la prison, les mécanismes qui régissent notre société. Rendre leur dignité aux détenus, c’est d’abord leur donner la parole. Une parole terrible de vérité, sans garde-fou, formidable revanche sur le langage du pouvoir et l’insupportable langue de bois (exemple de cette avocate venue s’entretenir avec son client). Un acte de vie dans un univers où, comme le dit l’un des détenus, “on craint de perdre des mots.”
Renaud Victor étant décédé d’un cancer peu après avoir tourné ces images, c’est son ami Bruno Muel qui reprit ce projet, assurant montage et production.
Le dernier film de Renaud Victor, achevé juste avant sa mort en 1990. De tout son travail sur l’autisme auprès de Fernand Deligny Renaud Victor garde ses propres questions sur l’enfermement. Quand il nous montre comment on arrive à survivre entre les murs de la prison, ici la prison des Baumettes à Marseille, il nous parle aussi de l’enfermement entre les murs dans sa tête. C’est ce qui donne la force à ces témoignages filmés, de jour comme de nuit, au plus près de la condition des détenus.
– Bruno Muel
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles