JEUDI 27 MARS 2014 à 20 H ▶ Sans soleil, de Chris Marker
Sans soleil,
de Chris Marker
France – 1982 – 1h 44′
Une réflexion en images sur divers pays, de l’Islande à la Guinée-Bissau, en passant par le Japon.
Des lettres d’un caméraman free-lance sont lues par une femme inconnue. Deux pays ont particulièrement attiré son attention : le Japon moderne et la Guinée-Bissau après sa révolution manquée. Il s’interroge sur cette représentation du monde. Quelles images en garder ?
« Ce film ne raconte pas d’histoire, mais traite seulement des anecdotes, des faits minuscules, des métamorphoses d’objets, de la divinité des chats et des jeux vidéo, pour en faire un collage lyrique ». Pierre Legendre
Sans Soleil est peut-être le chef-d’œuvre de Chris Marker. Ce dernier a passé sa vie à voyager sur tous les continents et avait déjà réalisé plusieurs documentaires sur le thème du déplacement. (…) Le voyage, la digression, le clin d’œil et le texte littéraire sont les inspirations majeures de Sans Soleil, documentaire particulièrement original dans sa forme et dans son ton. Il est très délicat de tenter de résumer un film qui saute régulièrement du coq à l’âne, entame des pistes d’une intense profondeur pour les abandonner au profit d’un chemin de traverse fantaisiste. Lire la suite
« La pauvreté des moyens, qui est (au moins dans mon cas) plus souvent question de circonstances que de choix, ne m’a jamais paru devoir fonder une esthétique, et les histoires de Dogme me sortent par les yeux. C’est plutôt à titre d’encouragement pour jeunes cinéastes démunis que je mentionne ces quelques détails techniques : le matériel de La Jetée a été créé avec un appareil photo Pentax 24×36, et le seul passage tourné « cinéma », celui qui aboutit au battement d’yeux, avec une caméra 35mm Arriflex empruntée pour une heure. Sans Soleil a été tourné intégralement avec une caméra Beaulieu 16mm, muette (il n’y a pas un plan synchrone dans tout le film) avec bobines de 30m – 2’44 d’autonomie ! – et un petit magnétophone à cassettes – même pas un walkman, qui n’existait pas encore… Le seul élément sophistiqué – pour l’époque – était le synthétiseur d’images Spectre, également emprunté pour quelques jours. Ceci pour dire que les outils de base pour ces deux films étaient littéralement à la portée de n’importe qui. Je n’en tire pas une sotte gloriole, seulement la conviction qu’aujourd’hui, avec en plus l’ordinateur et les petites caméras DV, hommage involontaire à Dziga Vertov, un cinéaste débutant n’a aucune raison de suspendre son destin à l’imprévisibilité des producteurs ou l’arthritisme des télévisions, et qu’en suivant ses idées, ou ses passions, il verra peut-être un jour ses bricolages élevés au rang de DVD par des gens sérieux. » Chris Marker
« Chris Marker était, entre autres, un cinéaste historien, doué du pouvoir de mettre au jour la signification des événements, à travers les gestes et les paroles qu’il captait. C’était aussi un géographe, un poète, un plasticien, un geek doué d’un pouvoir magique qui le rendait capable de maîtriser les nouvelles technologies dès leur apparition, et un sectateur des chats, qui hantent chacune de ses œuvres.
A sa mort, le 29 juillet 2012, jour de ses 91 ans, on s’est souvenu qu’il n’était pas seulement l’auteur de La Jetée (1961), court-métrage en images fixes qui a bouleversé des générations de spectateurs et inspiré des générations de cinéastes, mais aussi l’un des témoins indispensables à la compréhension de son siècle. » Thomas Sotinel – Le Monde
A lire : texte intégral du film
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles