VENDREDI 13 AVRIL 2018 à 20 h▶ A Family Affair, de Tom Fassaert
A Family Affair,
de Tom Fassaert
Belgique/Danemark/Pays-Bas – 2015 – 1h 55′
« Je suis le fils d’une mère portant un masque ». C’est ainsi que parle le père du réalisateur Tom Fassaert à propos de sa mère, Marianne Hertz. Le jour de ses 30 ans, Tom Fassaert reçoit une mystérieuse lettre de sa grand-mère. Elle l’invite à la rejoindre en Afrique du Sud. Jusque-là, les seules histoires qu’il connaît d’elle sont négatives et lui viennent de son père. C’était une femme fatale qui a fait tourner la tête de nombreux hommes mais aussi un mannequin célèbre dans les années 50 et finalement une mère qui a abandonné ses deux fils dans un orphelinat.
Mais lors de sa rencontre avec sa grand-mère, celle-ci va lui faire une confession inattendue qui va rendre son aventure plus compliquée que prévue…
Pour A Family Affair, Tom Fassaert reprend le flambeau d’une tradition familiale : son arrière grand-père comme son père ont toujours filmé et ce dernier souvent sous forme de messages vidéo adressés à une mère absente.
Tom Fassaert y ajoute le matériel qu’il a lui-même tourné et réussit à construire un récit fascinant, aussi riche et complexe que la matière traitée.
« Je suis le fils d’une mère portant un masque. » Les mots du père de Tom Fassaert expriment un sentiment profond, et aussi un mystère qui engendre chez le fils cinéaste le désir d’y consacrer un film. Qui est donc vraiment cette grand-mère qui soudain l’invite à la rejoindre en Afrique du Sud, où elle vit depuis des décennies? Qui est cette Marianne Hertz, ex-mannequin vedette des années 50 reconvertie en chef d’entreprise au pays de l’apartheid et de Mandela ? Tom s’envole vers Le Cap, où habite l’encore vaillante octogénaire. Son séjour chez elle sera source de révélations mais aussi de malaise…
A Family Affair émarge du genre désormais établi du film documentaire d’itinéraire familial et intime, dont le merveilleux Quand je serai dictateur de Yaël André, et avant lui le non moins passionnant Le Rêve de Gabriel d’Anne Lévy-Morelle, sont les plus lumineux exemples. Tom Fassaert filme le présent mais puise aussi et surtout dans le trésor d’archives personnelles né de l’habitude prise par son père et avant lui son grand-père de filmer les leurs en quasi permanence. De cette matière abondante et complexe, le réalisateur néerlandais tire un film fascinant, riche en émotions contradictoires et en moments troublants. Le portrait de Marianne devient une exploration chorale où les enjeux familiaux et simplement humains résonnent avec une force singulière. Le documentaire à la première personne ne cesse décidément de nous offrir des expériences intenses, plus riches souvent qu’un cinéma de fiction se contentant de ronronner en ressassant les plus prévisibles formules!
Les projections en entrée libre – dans la limite des places disponibles – se déroulent à Paris, dans le 2e arrondissement, près de la rue Montorgueil :
Salle Jean Dame, Centre sportif Jean Dame17 rue Léopold BellanMetro : Sentier (L3) ou Les Halles